Alerte à la pollution des eaux souterraines en zone rurale

Les foyers ruraux, représentant 67% de la population vietnamienne, sont confrontés à de nombreux risques environnementaux, notamment celui de la pollution de l'eau. Certaines solutions sont actuellement recherchées pour lutter contre ce fléau, dangereux pour la santé.

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Des habitants de Quang Binh vont chercher de l’eau potable à quelques kilomètres de leur domicile. Photo : VNA/CVN

Près de 1.000 foyers des villages de Quang Luu, Quang Hai et Quang Thai, district de Quang Xuong, province de Thanh Hoa (Centre), doivent depuis plus de sept ans aller chercher de l’eau potable à quelques kilomètres de leur domicile. Les puits de forage sont abandonnés, car les eaux souterraines sont trop polluées par les eaux usées des étangs d’élevage de crevettes.
“Ici, les sources d’eau sont fortement polluées. Tous les jours, un membre de ma famille doit aller en chercher loin pour la préparation des repas. L’eau polluée de notre puit de forage est réservée aux tâches domestiques», indique Trinh Thi Sang, de la commune Quang Luu.
La pollution de l’eau à l’origine de pathologies
Récemment, l’Institut des médecins du travail et de l’hygiène de l’environnement (ministère de la Santé) a mené des tests sur 109 enfants de moins de 10 ans du village de Dông Mai, province de Hung Yên (Nord), dédié au recyclage du plomb. Le taux de plomb dans le sang de 100% de ces enfants dépasse le seuil recommandé. La pollution des sources d’eau provoquée par le recyclage du plomb est mise en cause.
Nombreuses sont les régions concernées par cette pollution de l’eau aux métaux lourds. Dans la province de Thanh Hoa, l’eau utilisée au quotidien dans 61 des 72 communes dépasse la norme de teneur en arsenic. À Binh Dinh (Centre), la plupart des puits sont contaminés par les bactéries de Coliform et E.coli.
Plusieurs familles des zones rurales utilisent l’eau des rivières, des lacs et des étangs pour leurs activités quotidiennes. Cette utilisation n’est pourtant pas sans risque pour la santé. Selon les statistiques, environ 90% des Vietnamiens sont affectés par des helminthes (vers parasites). La diarrhée ou la dysenterie sont parmi les dix maladies les plus présentes en zones rurales.
Sensibiliser à la protection de l’eau
Le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement a établi les priorités de la lutte contre ce phénomène via le Programme national de l’eau propre et de l’hygiène de l’environnement rural. Certaines politiques sont également mises en place face à cette situation dans le but d’attirer davantage l’investissement dans ce secteur.
Les gens doivent recourir aux réservoirs d’eau de pluie accumulée.
Photo : VNA/CVN

«La mauvaise qualité de l’eau au quotidien en zone rurale est causée par les activités agricoles, la production industrielle et les eaux usées des villages de métiers ainsi que des centres urbains à proximité. La pollution des sources d’eau souterraines engendre de graves conséquences sur le développement socio-économique et sur la santé de la population. L’approvisionnement des zones rurales en eau propre est impératif», estime Hoàng Duong Tùng, chef adjoint du Département général de l’environnement.
Il est en effet nécessaire d’endiguer ce phénomène de contamination afin de réduire les risques d’infections et de pathologies. Il faut dès à présent sensibiliser les populations et les entreprises à la protection de l’environnement rural et notamment des sources d’eau.
Jusqu’à présent, plus de 1.000 ouvrages d’alimentation en eau propre ont été construits ou restaurés dans le pays. En 2014, 84,5% des habitants en zone rurale bénéficiaient de l’eau propre au Vietnam. Cependant, seulement 32% d’entre eux étaient fournis par des stations de pompage. Les autres devaient recourir aux puits de forage et aux réservoirs d’eau de pluie accumulée. L’eau reste de plus de mauvaise qualité dans certaines localités, notamment dans les provinces montagneuses du Nord, des hauts plateaux et de la partie Nord du Centre. De nombreux progrès sont donc encore à réaliser au sein des zones rurales où vivent, rappelons-le, 67% de la population.

Duy Minh/CVN

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