A Davos, préoccupation pour les cols-blancs, futures victimes de l'automatisation

Si dans votre travail, vous manipulez d'importants volumes de données, de chiffres, assis derrière un bureau, il serait peut-être sage d'envisager une reconversion.

Les robots. Ils ont investi de nombreuses usines, installés par les chefs d'entreprise sur les chaînes de montage et poussant à la porte des millions d'ouvriers dans le monde.Ce pourrait bientôt être le tour des cols blancs, confrontés à l'arrivée de l'intelligence artificielle, un sujet qui a abondamment nourri les échanges de l'élite économique mondiale réunie à Davos depuis le 16 janvier.Si les débats du WEF de Davos sont un indicateur des centres d'intérêt des dirigeants, ces derniers sont sur le sujet: "Décoder le futur du travail", "L'intelligence artificielle, une technologie qui va changer le monde", "Rendre l'intégration au marché du travail plus facile", "Faire face au nouveau monde du travail"...

Le Forum de Davos se prépare à de grands chocs technologiques.
Photo : Reuters/VNA/CVN

Les progrès de l'intelligence artificielle ont été "bouleversants" ces dernières années, a commenté Vishal Sikka, patron du géant indien des services informatiques Infosys."Nous ne sommes qu'au début de cette évolution et nous ne pouvons exclure l'idée que cela va laisser sur le bas-côté un nombre de gens plus important encore que n'importe quelle autre avancée" industrielle, a-t-il prévenu.Ceci alors qu'une partie croissante des populations occidentales, déclassées par la robotisation et la mondialisation, exprime son mécontentement. Les victoires électorales de Donald Trump ou du Brexit ont été analysées comme symptôme de cette colère.Selon une étude du groupe Manpower menée auprès de 18.000 employeurs dans 43 pays, jusqu'à 45% des tâches quotidiennes dans leurs entreprises pourraient être automatisées, rien qu'en se basant sur le niveau technologique actuel.Le consultant McKinsey chiffre à plus de 60% la part des emplois (et 30% des activités) qui pourraient être automatisés aujourd'hui. Les populations et les gouvernements doivent prendre conscience de ce nouveau risque, selon plusieurs participants au forum.Les nouvelles technologies "vont complètement bouleverser et modifier l'espace de travail pour longtemps", et les gouvernements doivent prendre des mesures, des programmes de reconversions, des atténuateurs sociaux, a estimé la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde.Vers une société très instable ? Les systèmes de formation sont aussi à repenser, selon plusieurs experts. Actuellement, ils ne parviennent pas à satisfaire la demande en emplois qualifiés dans les services informatiques en Europe et aux États-Unis."On ne peut pas compter sur les gouvernements pour reclasser les gens (...) Les entreprises devront prendre cela en charge", selon un dirigeant de McKinsey, Dominic Barton.

Démonstration du robot Hugo au Forum économique mondial à Davos.
Photo : OMblog/CVN

Les services administratifs et de support (le "back-office") du secteur financier font figure de premières victimes potentielles de l'intelligence artificielle, mais les médecins ou les comptables pourraient ne pas être épargnés par ses progrès foudroyants.Une intelligence artificielle est capable de digérer toute la littérature scientifique et les études académiques pendant qu'elle examine un patient présentant un risque de cancer.Évidemment, un médecin sera toujours nécessaire pour prendre une décision sur un éventuel traitement, ce qui alimente l'idée que les machines ne remplaceront pas complètement les humains partout.Les autres devront s'adapter. Les opérateurs téléphoniques, qui mettaient les gens en communication, ont disparu de la vie quotidienne, et les techniciens de maintenance en services informatiques ont vu le jour, a illustré un participant au forum."Nous avons déjà rencontré ce genre de problèmes (dans l'histoire). Le souci c'est que ca arrive de plus en plus vite", explique à l'AFP Mike Gregoire, PDG du groupe américain de services informatiques CA Technologies."Si les entreprises et les gouvernements ne se mettent pas d'accord pour aider de manière proactive les populations à apprendre de nouvelles compétences productives, je pense que nous allons vers une société très instable", a-t-il prévenu.Alain Roumilhac, le président de ManpowerGroup France, qui a commencé sa vie professionnelle comme soudeur, "tout se résume à un mot : éducation".

AFP/VNA/CVN

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