À Calais, des signes de reprise touristique et économique

La fréquentation touristique et l'activité économique donnent des signes de reprise à Calais, huit mois après le démantèlement de la "Jungle", une embellie que pourrait ternir cependant le retour de la pression migratoire.

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Vue aérienne de l'ancien emplacement de la Jungle après son démantèlement, le 1er novembre 2016 à Calais.

Dans la nuit de lundi 19 à mardi 20 juin, un homme conduisant une fourgonnette est ainsi mort dans un barrage monté par des migrants, à une quinzaine de kilomètres de la cité portuaire, une première.

"Ça tombe au pire moment", soupire Antoine Ravisse, président du Grand Rassemblement du Calaisis, qui représente l'ensemble du monde économique. La "porte d'entrée de l'Angleterre" a en effet vu les choses en grand justement, avec une opération séduction et l'invitation gratuite d'un millier de Britanniques tirés au sort samedi 24 juin.

Car depuis le démantèlement en octobre de la "Jungle", l'ancien plus grand bidonville de France, les affaires sont progressivement reparties pour le commerce et le tourisme du premier port d'Europe continentale (plus de neuf millions de passagers en 2016).

Cela a d'abord "été compliqué car il y a eu une disparition des forces de l'ordre et des membres des associations: ça n'a pas été remplacé du jour au lendemain par les clients", explique Pierre Nouchi, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH). "Mais avec la sérénité retrouvée, on revoit les Anglais, les Belges et les gens de l'intérieur. Dans les commerces, à la Cité de l'Europe, on entend à nouveau l'anglais", note-t-il.

Même son de cloche pour M. Ravisse: "effectivement il y a des signaux prometteurs, on est sur la pente ascendante mais ça reste fragile", préférant ne pas imaginer un nouvel "été chaud" après ceux de 2015 et 2016 sur le front migratoire.

La plage de Calais, le 25 août 2016.

Appels téléphoniques

À l'office du tourisme, on confirme cette tendance, avec deux récents week-ends où les hébergements étaient pleins. "En 2014, on avait eu 60.000 visiteurs à l'office du tourisme", note sa directrice Solange Leclerc. En 2016, année où la "Jungle" défrayait régulièrement la chronique, le chiffre s'était écroulé à 39.000... "Pour 2017, on espère revenir à des statistiques plus normales et dépasser 45.000", dit-elle, tandis que la fréquentation touristique générale a fait elle un bond de "10 à 15%" entre mai 2016 et mai 2017.

Mais, en tourisme plus que dans d'autres secteurs, le vent peut vite tourner: après le décès sur l'autoroute, "des personnes qui avaient prévu de venir à Calais en juillet ont appelé ici pour être rassurés", dit Mme Leclerc.

Pour Pascal Martinache, responsable du marketing territorial à la mairie, Calais "n'avait pas un déficit de notoriété mais d'image et il a fallu inverser cette perception défavorable".

Au menu: "des rencontres avec les Britanniques et l'accueil de chefs d'entreprises", sur fond de Brexit, dont souhaitent bénéficier différents acteurs économiques locaux rêvant d'un hypothétique retour des barrières douanières ou des "duty-free".

En mars, la clientèle anglaise a ainsi eu droit à une visite guidée des grands chantiers comme Calais port 2015 (plus grand chantier maritime d'Europe) ou l'aménagement d'un nouveau front de mer, un tour à l'hôpital (affilié au système de santé britannique) et aussi un passage devant...l'ex-"Jungle", située à plus de cinq kilomètres du centre-ville.

"On leur a montré que ce n'était plus qu'un terrain vague", poursuit M. Nouchi. "Malheureusement, on ne parle de Calais qu'à travers ces événements (liés à la crise migratoire). Je ne dis pas que ce n'est pas important mais quand à Paris on démantèle un squat de 3.000 personnes on n'en fait pas tout un pataquès", observe-t-il.

AFP/VNA/CVN

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